- OXYGÉNOTHÉRAPIE
- OXYGÉNOTHÉRAPIEOXYGÉNOTHÉRAPIEEn principe, dans des conditions normales, l’air inspiré par un sujet contient 20,9 p. 100 d’oxygène; compte tenu du fait que la pression ambiante, ou pression barométrique au niveau de la mer, est égale à 1 bar (ce qui équivaut à 105 pascals ou 760 torrs ou 760 mm de mercure), la pression partielle de l’oxygène dans l’air inspiré (Pi2) est de 0,209 bar et sa concentration fractionnelle (Fi2) de 0,209.Doit être considérée comme oxygénothérapie toute thérapeutique qui consiste à faire respirer un mélange gazeux dans lequel la Pi2 est supérieure à 0,209 bar; il s’agira d’une oxygénothérapie normobare si la Pi2 reste inférieure à 1 bar (respiration en oxygène pur à la pression atmosphérique) et d’une oxygénothérapie hyperbare si la Pi2 est supérieure à 1 bar (respiration en oxygène pur à une pression supérieure à la pression atmosphérique).L’administration d’oxygène normobare , qui se fait essentiellement par voie pulmonaire, est donc sous la dépendance exclusive de la ventilation; matériels et techniques d’administration ne peuvent être dissociés.1. Oxygénothérapie en ventilation spontanée. Le patient respire normalement, il suffit d’apporter un supplément d’oxygène; cela est réalisé par l’emploi de différents matériels.Sonde nasale reliée à une source d’oxygène; bien que largement employée, elle n’est pas la méthode la plus efficace car les débits utilisés (de 6 à 8 l/min) ne permettent pas d’obtenir des Pi2 très élevées.Masques appliqués sur le visage et reliés à une source d’oxygène par l’intermédiaire d’une valve respiratoire située à l’extrémité d’un ballon de caoutchouc d’une capacité de 1 à 2 litres; l’ensemble constitue un inhalateur dont le modèle utilisé en anesthésie est le plus simple. On peut également employer des insufflateurs manuels alimentés en oxygène; dans les deux cas, les débits sont de l’ordre de 10 à 15 litres par minute. L’oxygénation au masque bien qu’efficace ne peut être poursuivie très longtemps, d’une part parce qu’elle est mal supportée par le patient et d’autre part parce qu’elle immobilise un personnel assez spécialisé pendant toute la durée de l’administration. Elle est donc réservée essentiellement aux situations d’urgence.Tentes de tête; il s’agit d’un appareillage simple: sac en plastique qui entoure la tête du patient et dans lequel l’oxygène pénètre avec un débit relativement important (15 à 20 l/min); utilisable en médecine d’urgence comme en réanimation, elle permet d’obtenir une bonne oxygénation.Incubateur (ou couveuse artificielle); il s’agit d’enceintes de petit volume destinées essentiellement aux nouveau-nés et aux très jeunes enfants; l’atmosphère y est réchauffée et la concentration d’oxygène est augmentée pour atteindre des concentrations de 50 p. 100.2. Oxygénothérapie en ventilation contrôlée. Au cours de la ventilation artificielle, tous les paramètres sont contrôlés par le praticien: fréquence, pression d’insufflation, i2; il est donc plus facile d’obtenir une oxygénation de meilleure qualité. Deux procédés sont actuellement employés: en urgence, c’est l’oxygénothérapie au masque à l’aide d’un insufflateur manuel; en réanimation réglée, la ventilation artificielle est effectuée chez un patient intubé (ou trachéotomisé) à l’aide de respirateurs automatiques; c’est également la technique qui est employée pour le transport des malades graves.L’oxygène est fabriqué industriellement à partir de l’air liquide par distillation fractionnée, ce qui permet d’atteindre une pureté de l’ordre de 99,5 p. 100; il est ensuite conservé soit sous forme liquide dans des réservoirs spéciaux, soit sous forme de gaz dans des bouteilles en acier où il est comprimé à 150 ou 200 bars.Les réservoirs d’oxygène liquide sont le plus souvent fixes, de grande capacité, reliés à un évaporateur qui permet la transformation en gaz qui est ensuite transporté dans des canalisations vers les points d’utilisation. Il s’agit d’une distribution centrale, mise en place dans les installations collectives (hôpitaux); dans les lieux d’utilisation, les canalisations sont munies de prises rapides normalisées les distinguant nettement des autres prises de fluides (air, vide, protoxyde d’azote) empêchant, en principe, toute erreur de branchement.Les bouteilles réglementaires de couleur blanche, de capacité variable (de 2 à 5 l), peuvent être fixes et alimenter une distribution centrale ou bien être mobiles et portables pour être utilisées isolément pour fournir de l’oxygène; pour cela, elles sont équipées d’un robinet et d’un manodétendeur débit-mètre.Depuis quelques années, deux nouveaux procédés de fabrications d’oxygène sont apparus:les extracteurs ou concentrateurs d’oxygène fonctionnent à l’électricité en utilisant l’air ambiant dont ils « concentrent» l’oxygène; créés initialement pour le traitement des insuffisants respiratoires chroniques à domicile, ils ont trouvé une application privilégiée en médecine de guerre et en médecine de catastrophe;les appareils à oxygène «chimique», appelés cartouches à oxygène; ils fournissent une certaine quantité d’oxygène à partir d’une réaction chimique entre différents produits (peroxyde de potassium).Les indications de l’oxygénothérapie sont très vastes et recouvrent pratiquement tout le champ de la médecine d’urgence et de la réanimation.En anesthésiologie , l’oxygène est systématiquement utilisé pendant toute la durée de l’intervention à une concentration de 60 p. 100 (Fi2 = 0,6) et il est mélangé aux gaz anesthésiques (protoxyde d’azote, halothane, etc.); son emploi nécessite un appareillage spécifique (table d’anesthésie, débimètre, mélangeur, etc.).En médecine d’urgence et en réanimation, l’oxygénothérapie est indiquée chaque fois qu’il y a détresse ventilatoire ou qu’il a été constaté un déficit en oxygène; c’est le domaine du traitement symptomatique des hypoxémies liées aux intoxications par gaz et vapeurs, aux obstructions aiguës par corps étrangers et œdème de la glotte, aux accidents traumatiques graves, aux accidents électriques, aux affections cardio-vasculaires et ventilatoires aiguës (infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, crise d’asthme, etc.).On utilise un appareillage simple: bouteilles portables, inhalateurs et insufflateurs, respirateurs portatifs; en réanimation hospitalière, outre la distribution centrale, on dispose d’appareillages plus complexes (débit-mètres avec humidificateur, respirateurs automatiques très performants, etc.).En soins ambulatoires , l’oxygénothérapie est employée pour les insuffisants respiratoires traités à domicile.L’oxygénothérapie hyperbare (OHB ) est réalisée dans des enceintes étanches dans lesquelles la pression ambiante est supérieure à 1 bar. On distingue: des caissons monoplaces où le patient seul est admis; il sont remplis d’oxygène ce qui facilite l’administration en ventilation spontanée; des caissons multiplaces qui permettent de recevoir malades et personnels soignants; l’administration d’oxygène nécessite soit des masques, soit un respirateur.Les indications de l’OHB se sont affinées au fil des ans. Sur le plan pratique, on retiendra l’intérêt de cette méthode pour le traitement de l’intoxication oxycarbonée, des gangrènes gazeuses, des embolies gazeuses et de tous les accidents d’aéro-embolisme (accidents de plongée); certaines indications (artérites, infections graves, états neurologiques graves, conservation d’organes) sont plus discutables.• 1917; de oxygène et -thérapie♦ Méd. Emploi thérapeutique de l'oxygène en inhalations (masque ou tente à oxygène, appareil à surpression).oxygénothérapie [ɔksiʒenoteʀapi] n. f.ÉTYM. 1917; de oxygène, et thérapie.❖♦ Méd. Emploi thérapeutique de l'oxygène en inhalation (masque ou tente à oxygène, appareil à surpression).
Encyclopédie Universelle. 2012.